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chapitre cinq — Article un

Un cercle vertueux
de nutrition et
d'éducation

À l'occasion d'un entretien exclusif, le magazine 365 est parti à la rencontre de deux femmes engagées qui croisent leur point de vue sur le plus grand programme de repas scolaires en Afrique.

Pascale de La Frégonnière
Wawira Njiru

Pascale de La Frégonnière

  • Pascale de La Frégonnière

    Pascale de La Frégonnière

    Pascale de La Frégonnière

    Wawira Njiru, fondatrice de Food for Education, et Pascale de la Frégonnière, conseillère stratégique de Cartier Philanthropy, ont uni leurs efforts pour fournir des repas nutritifs de haute qualité aux écoliers kényans. Tout a commencé en 2012, quand Wawira, jeune étudiante en nutrition et sciences alimentaires, lève des fonds pour monter son association dans une petite structure en tôle ondulée au sein de sa ville natale de Ruiri, à 20 kilomètres de la capitale.
  • Wawira Njiru

    Wawira Njiru

    Wawira Njiru

    Depuis, Food for Education a connu une croissance remarquable et fournit des repas à un quart des enfants inscrits dans les écoles publiques de Nairobi, dont la majorité viennent des quartiers pauvres de la ville. Une formidable réussite qui a valu à Wawira d'être élue personnalité kényane de l'année 2021 par les Nations Unis et lauréate du 2024 Skoll Award for Social Innovation. Food for Education est l'une des 58 organisations soutenues par Cartier Philanthropy.
« Food for Education a pour mission d'intégrer les programmes d'alimentation scolaire dans toute l'Afrique en concevant un modèle, en le mettant en œuvre et en soutenant son développement. »
Wawira Njiru
Photo of  woman handing over a plate of food to a child

Pourquoi Cartier Philanthropy a-t-elle choisi de soutenir Food for Education ?

Pascale de la Frégonnière:

Chaque jour, des millions d’enfants dans le monde vont à l’école avec le ventre vide. La faim altère leur concentration et leurs capacités d’apprentissage. Les enfants qui ne mangent pas à leur faim sont également plus susceptibles de tomber malade, de manquer l'école et de souffrir de dépression et d’anxiété. Les programmes d’alimentation scolaire gérés à l’échelle locale et de manière efficace présentent de nombreux avantages : ils offrent non seulement aux élèves une alimentation adéquate, mais améliorent également leur assiduité à l’école et leurs résultats scolaires. Compte tenu de l’urgence de la situation, notre priorité est de soutenir les programmes qui ont fait leurs preuves et qui peuvent être reproduits et développés à plus grande échelle à moindre coût. C’est pourquoi nous finançons Food For Education, qui fournit des repas à des milliers d’enfants au Kenya.

Quels sont les défis que Food for Education rencontre sur place et quelle est la mission de l’organisation ?

Wawira Njiru:

Près de 90 % des enfants du continent n’ont pas accès à une alimentation suffisante et cette crise se fait particulièrement sentir au Kenya, où un enfant sur quatre de moins de 5 ans présente un retard de croissance. La sousnutrition et la famine affectent le développement physique, cognitif et socio-émotionnel des enfants.

Quels sont vos objectifs pour l’avenir ?

Wawira Njiru:

Depuis sa création, Food for Education est passé d’un million de repas servis par an à plus d’un million en une semaine et nos opérations permettent de nourrir désormais plus de 340 000 enfants chaque jour. En plus de lutter contre la faim chez les enfants, nous observons des résultats encourageants en termes d’éducation, avec une augmentation de la scolarisation dans les écoles primaires que nous servons. Nous avons l’objectif ambitieux de servir un million d’enfants par jour en 2027.

En quoi cela fait-il écho à la stratégie de Cartier Philanthropy ?

Pascale de la Frégonnière

En tant que fondation, si nous voulons relever certains des défis sociaux les plus complexes de notre temps, nous avons la responsabilité de contribuer à améliorer les conditions de vie des populations vulnérables. Notre stratégie consiste donc à financer des organisations proposant des solutions efficaces et ayant pour ambition de les déployer à plus grande échelle pour aider autant de personnes que possible. L’approche de Food for Education ne pouvait pas être plus convaincante : l’organisation fournit des repas nutritifs à 300 000 enfants par jour à 30 centimes de dollars (USD) l’unité. C’est remarquable ! Des comtés au Kenya ont demandé à Food for Education de commencer à opérer dans leur région, car ils comprennent les avantages de l’alimentation scolaire. Des parents placent désormais leurs enfants dans les écoles où des repas sont fournis. Cela enclenche un cercle vertueux.

Comment les donateurs du secteur privé peuvent-ils mieux soutenir vos objectifs ?

Wawira Njiru:

Food for Education souhaite développer ses opérations afin de toucher le plus d’enfants aussi rapidement que cela est possible. Notre vision est celle d’un Kenya où les 10 millions d’enfants inscrits dans les écoles primaires publiques reçoivent un repas quotidien nutritif et abordable. Le secteur privé et les fondations peuvent soutenir cette vision en offrant des financements flexibles et à long terme qui nous permettront d’accélérer notre impact et d’étendre notre modèle durablement. Nous gérons Food for Education comme une entreprise et l’expertise du secteur privé pour le passage à l’échelle du programme est très utile, car nous élaborons notre plan d’expansion en partant de zéro.

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